Permaculture : réussir son premier jardin-forêt

Jardin foret en permaculture
  • Comprendre les principes du jardin-forêt : Un jardin-forêt s’inspire des écosystèmes naturels pour créer un espace nourricier, résilient et autonome. Il repose sur la superposition de strates végétales (arbres, arbustes, vivaces, couvre-sols) et la diversité des espèces pour favoriser la fertilité, la biodiversité et la régulation naturelle des maladies et ravageurs.
  • Planifier et aménager son jardin-forêt étape par étape : Commencez par observer votre terrain (sol, exposition, humidité), puis dessinez un plan en intégrant les différentes strates et fonctions (nourricière, médicinale, mellifère, abri). Plantez d’abord les arbres structurants, puis les arbustes, vivaces et couvre-sols, en privilégiant les associations bénéfiques et les variétés adaptées à votre climat.
  • Entretenir et faire évoluer son jardin-forêt : Un jardin-forêt demande peu d’entretien mais beaucoup d’observation. Paillez le sol, favorisez la vie du sol, laissez faire la nature, récoltez au fil des saisons et ajustez les plantations selon l’évolution de l’écosystème. Acceptez la diversité, la spontanéité et la lenteur : la forêt-jardin se construit sur plusieurs années, pour un jardin productif et résilient.

Qu’est-ce qu’un jardin-forêt en permaculture ?

Le jardin-forêt (ou forêt-jardin) est un modèle inspiré des forêts naturelles, adapté à l’agriculture et au jardinage. Il vise à créer un écosystème comestible, résilient, où chaque plante trouve sa place et interagit avec les autres. Contrairement au potager classique, le jardin-forêt superpose plusieurs strates de végétation, multiplie les espèces et favorise la biodiversité. C’est une approche centrale en permaculture, qui mise sur la coopération, l’abondance et la régénération naturelle.


Les principes de base du jardin-forêt

Jardin foret en permaculture

1. Superposition des strates végétales

Un jardin-forêt comprend généralement 7 strates, du plus haut au plus bas :

  • Arbres de grande taille (noyers, châtaigniers, noyers)
  • Arbres fruitiers de taille moyenne (pommiers, poiriers, pruniers)
  • Arbustes à petits fruits (groseilliers, cassissiers, framboisiers)
  • Plantes vivaces herbacées (rhubarbe, artichaut, consoude)
  • Couvre-sols comestibles (fraisier, menthe, oseille)
  • Plantes grimpantes (kiwi, vigne, haricot, houblon)
  • Plantes racines (ail, oignon, topinambour)

2. Diversité et associations bénéfiques

La diversité des espèces limite les maladies, attire les pollinisateurs et crée un équilibre naturel. Les associations de plantes (guildes) stimulent la croissance, protègent le sol et enrichissent l’écosystème.

3. Sol vivant et couvert

Le sol n’est jamais nu : il est protégé par des plantes couvre-sol, du paillage ou des feuilles mortes, ce qui favorise la vie microbienne, limite l’évaporation et enrichit la terre.


Étape 1 : Observer et analyser son terrain

Avant de planter, prenez le temps d’observer :

  • L’ensoleillement : repérez les zones ensoleillées, mi-ombre, ombre.
  • Le sol : texture, drainage, pH, richesse, profondeur.
  • L’eau : zones humides, ruissellement, points de récupération d’eau de pluie.
  • Le vent : courants d’air, zones abritées.
  • La faune et la flore déjà présentes : arbres, haies, insectes, oiseaux.

Cette analyse guide le choix des plantes et l’organisation du jardin-forêt.


Étape 2 : Concevoir le plan du jardin-forêt

  • Dessinez un plan en plaçant d’abord les grands arbres (nord du terrain pour éviter l’ombre sur le reste).
  • Ajoutez les arbres fruitiers, puis les arbustes, vivaces et couvre-sols.
  • Prévoyez des allées et des zones de circulation pour accéder facilement à chaque partie du jardin.
  • Intégrez des zones de compost, d’eau, d’abri pour les auxiliaires (tas de bois, haies, hôtels à insectes).
  • Pensez aux guildes : regroupez des plantes qui s’entraident (ex : pommier + consoude + ciboulette + fraisiers).

Étape 3 : Planter et installer les différentes strates

1. Les arbres structurants

  • Plantez d’abord les arbres de grande taille et les fruitiers, en respectant les distances (5 à 8 m pour les grands arbres, 3 à 5 m pour les fruitiers).
  • Choisissez des espèces adaptées à votre sol et à votre climat.

2. Les arbustes à petits fruits

  • Framboisiers, groseilliers, cassissiers, myrtilliers, sureau…
  • Placez-les entre les arbres ou en lisière.

3. Les vivaces et couvre-sols

  • Rhubarbe, artichaut, oseille, fraisiers, menthe, ortie, consoude.
  • Couvrez le sol pour limiter les mauvaises herbes et enrichir la terre.

4. Les grimpantes

  • Kiwi, vigne, haricots, pois, houblon.
  • Palissez-les sur des arbres, des treillages ou des pergolas.

Étape 4 : Entretenir et faire évoluer le jardin-forêt

  • Paillage : Étalez paille, feuilles mortes, BRF pour protéger le sol.
  • Arrosage : Limité, surtout la première année, puis la forêt-jardin devient autonome.
  • Taille douce : Éclaircissez si besoin, mais évitez les tailles sévères.
  • Observation : Surveillez l’évolution, laissez la nature s’exprimer, ajustez les plantations selon les réussites et les échecs.
  • Récolte : Cueillez au fil des saisons, profitez de la diversité des fruits, feuilles, fleurs et racines.

Exemples de plantes à intégrer dans un jardin-forêt

StratePlantes conseillées
Grands arbresNoyer, châtaignier, tilleul
Arbres fruitiersPommier, poirier, prunier, cerisier
ArbustesCassissier, groseillier, sureau
VivacesRhubarbe, consoude, artichaut
Couvre-solsFraisier, menthe, oseille
GrimpantesKiwi, vigne, haricot, houblon
RacinesTopinambour, ail, oignon

Les erreurs à éviter

  • Planter trop serré : respectez les distances pour éviter la concurrence et favoriser la lumière.
  • Négliger l’observation : chaque terrain évolue différemment, adaptez-vous.
  • Laisser le sol nu : paillez ou plantez des couvre-sols dès le départ.
  • Choisir des espèces inadaptées au climat ou au sol.
  • Vouloir aller trop vite : un jardin-forêt se construit sur plusieurs années.

Astuces d’expert

  • Plantez en automne pour une meilleure reprise racinaire.
  • Intégrez des plantes fixatrices d’azote (acacias, trèfles, pois) pour enrichir le sol naturellement.
  • Multipliez les abris pour les auxiliaires (tas de bois, haies, hôtels à insectes).
  • Laissez quelques arbres morts ou branches au sol pour favoriser la biodiversité.
  • Notez vos observations et ajustez chaque année votre plan de plantation.

Conclusion : la patience, clé d’un jardin-forêt réussi

Débuter un jardin-forêt, c’est s’engager dans une aventure de long terme, où l’observation, la diversité et la patience sont essentielles. En s’inspirant de la nature, en respectant les cycles et en favorisant la vie sous toutes ses formes, vous créerez un écosystème nourricier, résilient et beau, pour vous et pour la planète. Lancez-vous, expérimentez, et savourez la magie de la permaculture au jardin !

Auteur/autrice

  • photo portrait Thierry Martin

    Je m’appelle Thierry, passionné de jardinage depuis toujours. J’adore observer la nature, semer, récolter et expérimenter de nouvelles astuces au potager. À travers ce blog, je partage avec convivialité mes conseils, mes réussites et mes découvertes pour aider chacun à cultiver son coin de paradis vert !

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